Cours de guitare et basse
Renseignements cours particuliers ou collectifs : jeffkellner@live.com
Atelier rythmiques africaines
Destinés aux écoles de musique (profs et élèves)
Le geste rythmique dans les musiques actuelles
Cet atelier a pour but de donner à chacun, quel que soit son instrument, une assise rythmique solide par l'étude et la pratique de différents rythmes africains, caribéens et maghrébins.
Dans l'approche occidentale de la musique, une distinction est faite entre section rythmique et harmonique, dans la musique africaine chacun porte le rythme, ce qui permet une grande polyrythmie et une approche plus solide de l'improvisation.
Par l'étude de cellules rythmiques simples (une ou deux mesures) chacun pourra développer l'aspect percussif de son instrument et sentir le mouvement de chaque rythme, ses variations et les utiliser dans différents contextes.
Atelier tous instruments, destiné aux professeurs et élèves des classes de musiques actuelles.
Le but de ces ateliers est d’améliorer voire de « débloquer » le geste rythmique principalement chez les guitaristes, bassistes, claviers et batteurs pratiquant les musiques actuelles.
Cet atelier est néanmoins adapté à tous types d’instruments comme les vents et les voix.
Dans les musiques actuelles, le rythme est souvent prépondérant et la méthode pour l’aborder souvent imprécise.
Méthode :
Travail de cellules rythmiques simples (une ou deux mesures)
-analyse de la cellule (en l’écrivant si besoin ) et en la décomposant très lentement pour bien repérer les accents.
-sans l’instrument, intégrer la cellule en l’articulant à haute voix à l’aide d’onomatopées adéquates, à ce moment là, les tensions qui peuvent exister apparaissent dans les postures de chacun.
-décrisper ces postures en marchant, ou en dansant pour que le corps retrouve son aisance en jouant la cellule.
-reprendre ensuite l’instrument et travailler un geste continu qui ne laissera sonner que les accents de la cellule (aller retour pour les guitaristes, bassistes, travail sur les « ghosts notes »…).
-Adapter le jeu dans la pratique en groupe en travaillant les dynamiques, garder le même tempo sur des dynamiques fortes ou douces (généralement, on a tendance à accélérer sur des dynamiques fortes et à ralentir sur des faibles). La pratique du groupe avec le métronome permet de corriger cela.
-travailler les enchainements de deux cellules, l’indépendance dans la polyrythmie.
Toutes les cellules étudiées sont extraites de morceaux actuels, mais aussi des musiques d’Afrique de l’Ouest, du Nigéria, du Cameroun dans lesquelles on retrouve les racines de bon nombre de rythmiques connues.
Cet atelier insistera aussi sur les cellules ternaires (6/8, 12/8), qui sont moins habituelles dans la culture occidentale, mais qui permettront d’enrichir le vocabulaire de chacun quelque soit le style.
- Pratique sur des morceaux représentatifs de ces difficultés, par exemple
-Wanna be starting something (M.Jackson).
- Colo mentality (Fela)
- Soul makossa (Manu DiBango)
- Get Lucky (Daft Punk)
-etc…
Tout le monde connaît ces morceaux mais leur juste interprétation nécessite une pratique rigoureuse.
En partant de la tradition africaine on parvient à pénétrer dans l’esprit de ces musiques.
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Pour les rythmiques spécifiquement africaines, quelques grooves seront abordés suivant la même methode:
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Afro-beat : ce rythme popularisé par Fela illustre parfaitement le pont entre musique africaine et afro américaine (par exemple James Brown et Michael Jackson..).Travail du geste et de l’endurance.
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Mandingue : La culture mandingue foisonne de rythmes et représente une mine d’or pour tous les instruments ( Salif Keita, Ali Farka Toure…)
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Cameroun : Terre de rythmiciens, le Cameroun possède beaucoup de rythmes intenses et complexes (Assiko, Bikutsi,Makossa…).
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Afrique du Nord : Le Chaabi (musique populaire) algérien et marocain.Musique Gnawa et Chaabi algérois.
Proposition de contenu: un exemple
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A partir de deux compositeurs espagnols du XVI ème (Gaspard Sanz et José Marin), Je propose de travailler des cycles de 3 ou 4 accords sur lesquels pourraient être abordés différents accents ternaires du plus "européen" (valse) au plus "africain"( chaabi marocain et bikutsi). Ces morceaux aux harmonies universelles peuvent ouvrir un large champ pour l'improvisation et l'échange spontané tels qu'ils se pratiquent dans la tradition orale (respect des cycles, des nuances, des appels..)
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Constitution d’un répertoire composé de quelques reprises de musiciens africains contemporains : Mokhtar Samba, Brice Wassy, Salif Keita… dans lesquelles de futurs invités et élèves pourraient s'intégrer.
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Voici quelques extraits du bilan des Journées Départementales des Musiques Actuelles (JDMA) que j’ai animé pendant 3 ans. Ces ateliers regroupaient des professeurs des écoles du département ainsi que des élèves de leurs classes respectives.
Constats/ points positifs
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Le répertoire africain, façon détournée d’aborder les musiques actuelles: les musiques africaines vécues comme fondamentales à la compréhension d’autres courants musicaux (transmission orale/ travail rythmique) ; passer par les musiques africaines pour aborder les musiques actuelles : un lien, l’oralité. Et plus globalement, les musiques africaines semblent constituer un lien entre toutes les musiques (cf. tourdion <> chaabi).
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Des outils pédagogiques utilisés en cours : outils d’échauffement avec les élèves pour certains, utilisés surtout dans le cadre de la FM pour les autres + ouverture culturelle en abordant ce répertoire musiques africaines (en fonction de la perception individuelle de chaque élève). « La compréhension du fonctionnement des musiques africaines a permis de dégager des clés pédagogiques »
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La rencontre avec d’autres musiciens (Jean-François Kellner, S. Huchard), une expérience significative pour les élèves, qui, pour certains se sont trouvés « bousculés » dans leur vision de la musique (ex des élèves les plus expérimentés cf 3è cycle du CRD).
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Des apports significatifs pour les élèves : un répertoire qui a permis pour certains de mettre en regard « la notion de geste et la notion de résultat» (cf. faire vivre une forme rythmique plutôt que de recopier la forme). Des éléments qui se sont ressentis sur les élèves dans le cadre des scènes ouvertes de la Cité de la musique notamment. Des élèves qui ont pu aborder la notion d’interprétation créative, en faisant vivre des cellules rythmiques (distinction entre « simple » et « facile »). Par ailleurs, des élèves qui ont pu se confronter à la question du travail en groupe cf. la complémentarité des musiciens sur la rythmique (chacun est un rythmicien) : « je n’existe pas sans les autres et les autres n’existent pas sans moi ».
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Des apports significatifs pour les profs : Travail avec JFK sur les musiques africaines, une expérience pragmatique, pérenne, un apport pour les enseignants en tant que musiciens. Un travail sur la technique exigeant (cf. précision du geste), des profs qui ont pu se confronter à la nouveauté d’un point de vue rythmique notamment (ex. des souffleurs) ; un phénomène de remise en question : des profs qui se sont retrouvés « à la place du débutant ».
"Je travaille depuis 3O ans avec de grands rythmiciens, pour la plupart africains, tels que les batteurs Tony Allen ,Mokhtar Samba, Brice Wassy ou le percussionniste Rabah Khalfa. Avec eux j’ai eu la chance d’accompagner les grands artistes venus d’Afrique comme Salif Keita, Toure Kunda, Tony Allen, Souad Massi
En pratiquant avec eux, je me suis rendu compte que la transmission du rythme, la compréhension et l’assimilation d’une cellule rythmique demandent une pratique constante et nécessitent un accompagnement pédagogique.
Il est en effet très difficile de se corriger tout seul, car souvent de mauvaises habitudes sont prises et le geste rythmique crispé peut provoquer des tensions qui nuisent à la stabilité et au plaisir de jouer."
Jf Kellner